Le radar ornithologique installé à Gournay-sur-Aronde par la Fédération des chasseurs de l’Oise en janvier dernier a mis en évidence le passage de plus de 380 000 oiseaux par kilomètre de front en moins de trois mois. L’implantation d’un parc éolien sur ce secteur serait une hérésie.
Dans le cadre du projet d’installation de six éoliennes sur les communes de Gournay-sur-Aronde et Antheuil-Portes, à proximité d’un ENS (espace naturel sensible), la Fédération des chasseurs de l’Oise avait décidé d’installer, le 17 janvier 2023, avec l’Institut Scientifique Nord Est Atlantique, un radar ornithologique.
Celui-ci devait notamment estimer le flux d’oiseaux traversant la zone, les altitudes de déplacement ainsi que les directions empruntées dans le but de connaitre l’impact sur le déplacement avifaunistique.
Cette étude s’est clôturée le 30 mars dernier et les résultats obtenus sont au-delà de ce que nous pensions.
Elle a en effet mis en évident le passage, en l’espace de deux mois et demi, de 381 665 oiseaux par kilomètre de front. 35% de ces oiseaux ayant transité sur le site ont emprunté des hauteurs comprises entre la garde du sol et le sommet des pâles d’éoliennes retenues pour ce projet. Les Hirondelles et Martinets sont la catégorie la plus sensible (76% ont emprunté la classe d’altitude [50-250[), suivis par les Grands oiseaux (50%) et par les passereaux (41%).
On note également que le flux très important d’oiseaux s’est dirigé majoritairement vers le Nord et le Nord-Est, c’est-à-dire en plein dans la zone d’implantation potentielle du parc éolien « L’Aronde des vents ».
« L’implantation de ce parc serait destructeur pour l’avifaune, dénonce Guy Harlé d’Ophove, président de la Fédération des chasseurs de l’Oise. L’étude démontre que cette zone constitue un couloir de migration majeur. »
Par ailleurs, les mesures d’atténuation proposées comme le bridage ne sont pas compatibles avec la fréquentation avifaunistique (pas de concordance des périodes de fonctionnement possibles entre les différentes catégories).
Eu égard à cette étude riche d’enseignements, la Fédération des chasseurs de l’Oise demande aux autorités compétentes de ne pas autoriser la création de ce parc éolien. « Ce parc est beaucoup trop impactant pour l’avifaune, ajoute le Président. Avec leurs pâles et compte tenu des couloirs de migration mis en évidence par cette étude, les éoliennes viendraient détruire une partie des espèces indispensables à l’équilibre de notre faune et dont certaines sont déjà mises à mal par les changements environnementaux comme les hirondelles. »